Canada
Exploration de l’état de la détention liée à l’immigration au Canada

En vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR), l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a le pouvoir de détenir des ressortissants étrangers (même s’ils n’ont commis aucun crime) jusqu’à ce qu’une décision soit prise sur les prochaines étapes appropriées.
Dans le cas de la détention liée à l’immigration, les soi-disant prochaines étapes peuvent inclure l’octroi d’un visa au ressortissant étranger lui permettant d’entrer au Canada ou son renvoi dans son pays d’origine.
La détention liée à l’immigration est une pratique de longue date au Canada, une pratique qui touche chaque année des centaines d’immigrants de ce pays. Cependant, un récent essor de la couverture médiatique grand public a ravivé la contestation publique à l’égard des politiques de détention des immigrants au Canada. Cela peut compromettre le niveau de confiance que de nombreux membres du public – des immigrants actuels aux citoyens canadiens et aux futurs immigrants – ont dans le système d’immigration de ce pays.
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De manière appropriée, ce qui suit tentera d’aider les lecteurs à comprendre la détention liée à l’immigration au Canada. Commençant par un aperçu de la justification de la pratique, cet article explorera ensuite les conséquences de la détention des migrants. Enfin, cet article présentera des preuves qui suggèrent que le Canada pourrait lentement commencer à s’éloigner de cette partie souvent condamnée de la stratégie d’immigration du pays.
Pourquoi le Canada détient-il des immigrants?
Les statistiques trimestrielles de l’ASFC sur la détention montrent que le Canada sépare les personnes détenues en fonction de sept « motifs de détention » différents. Le liste de raisons pour la détention d’immigrants comprend :
- Examen : “Pour obtenir plus d’informations auprès d’un individu afin de passer l’examen, [officers may detain a migrant]. Un examen peut être aussi simple que quelques questions [or involve assessing] les effets personnels de la personne, [conducting] un interrogatoire plus poussé, ou [executing] recherches personnelles »
- Soupçon d’interdiction de territoire (grande criminalité/criminalité organisée)
- Soupçon d’irrecevabilité (sécurité)
- Soupçon d’irrecevabilité (violation des droits humains/internationaux)
- Impossibilité de vérifier l’identité
- Danger pour le public
- Peu probable d’apparaître : un “peut être détenu si un officier croit [they are] peu de chances d’apparaître pour [an] examen … enquête sur l’admissibilité, renvoi du Canada ou lors d’une procédure pouvant mener à la prise d’une mesure de renvoi »
Note: Au quatrième trimestre de l’exercice 2021-2022, un total de 1 225 personnes ont été détenues dans le système canadien de détention de l’immigration. Ils sont énumérés ci-dessous, organisés selon les différents « motifs de détention » décrits ci-dessus.
- Examen : 31
- Soupçon d’irrecevabilité (criminalité grave/organisée) : 30
- Soupçon d’irrecevabilité (sécurité) : 1
- Soupçon d’irrecevabilité (violation des droits humains/internationaux) : 1
- Incapacité à vérifier l’identité : 59
- Danger pour le public : 132
- Peu probable d’apparaître : 971
Quelles sont les conséquences de la détention des migrants ?
Le système de détention des immigrants au Canada a reçu des réactions négatives importantes pour plusieurs raisons. Par exemple, comme l’a dit Human Rights Watch, les détenus de l’immigration sont souvent « détenus à des fins non criminelles, mais endurent certaines des conditions de détention les plus restrictives du pays… sans date de libération fixée ». En fait, sur les 1 225 immigrants détenus dans le système au cours du quatrième trimestre de l’exercice 2021-22, 481 personnes ont été détenues pendant 24 heures ou moins tandis que 243 sont restées en détention entre 10 et 39 jours. 99 autres personnes ont été détenues par l’ASFC pendant 40 jours ou plus.
Comme indiqué dans un rapport de Human Rights Watch de retour en 2021les conséquences de ce traitement peuvent être graves, car « les migrants retenus sont isolés et coupés de leur réseau de soutien, de leur famille et de leurs proches ».
De plus, les conséquences de la détention liée à l’immigration peuvent également se manifester par des niveaux croissants de méfiance entre les Canadiens et le gouvernement. Les intervenants concernés contestent les motifs de détention fournis par l’ASFC, en particulier l’idée d’emprisonner les immigrants parce qu’ils sont « peu susceptibles de comparaître ». Les détracteurs du système de détention de l’immigration disent que les gens ne devraient pas être emprisonnés sans raison valable, comme la criminalité grave ou les problèmes liés à la sécurité publique.
Ces problèmes de méfiance sont ensuite amplifiés par des cas tels que le décès, le jour de Noël, d’un immigrant détenu à Surrey, en Colombie-Britannique, l’année dernière. Après le décès de l’individu, l’ASFC a été critiquée pour son manque de transparence après avoir omis de divulguer le nom de la personne, son pays d’origine et les circonstances entourant son décès.
Cette ligne de conduite de l’ASFC, selon le porte-parole de Human Rights Watch Samer Muscatiest vraiment [just] une autre manière honteuse de déshumaniser les personnes en détention pour migrants, même après leur mort ». De manière appropriée, de telles actions de l’ASFC créent des conditions pour que de nombreux Canadiens – des nouveaux arrivants récents aux citoyens et futurs immigrants canadiens – se sentent potentiellement de plus en plus mal à l’aise avec le système d’immigration du pays. Si cela commençait à soulever des questions concernant la sécurité de l’immigration canadienne, cela pourrait par conséquent altérer négativement l’opinion publique sur le pays dans son ensemble.
Comment le Canada travaille-t-il pour modifier la détention liée à l’immigration?
Au moment d’écrire ces lignes, quatre provinces canadiennes ont mis fin à leurs contrats de détention d’immigrants avec l’ASFC. Cela signifie qu’ils ne détiendront plus d’immigrants dans les prisons provinciales.
La première province à mettre fin à son contrat de détention avec l’ASFC a été la Colombie-Britannique, qui a annoncé sa décision 21 juillet 2022. La Nouvelle-Écosse a ensuite emboîté le pas 21 septembre. Depuis, Alberta et Manitoba ont déclaré la même intention, pour laquelle les quatre provinces (et toutes celles qui font ce changement par la suite) doivent fournir à l’ASFC un préavis écrit de 12 mois.
L’avenir de la détention liée à l’immigration au Canada
Bien que les neuf autres provinces et territoires du Canada n’aient pas encore résilié leurs propres contrats de détention de l’ASFC, la campagne #WelcometoCanada de Human Rights Watch espère pousser le gouvernement fédéral canadien à abolir complètement la détention liée à l’immigration.
Pour en savoir plus sur cette campagne, cliquez sur ici.
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