Canada
Le Manitoba annule le contrat de l’ASFC et ne retiendra plus les immigrants détenus dans les prisons provinciales

Le Manitoba se joint à un groupe croissant de provinces canadiennes qui auraient mis fin à leurs contrats avec le Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour détenir les immigrants dans les prisons provinciales, faisant de la province des Prairies la quatrième juridiction à le faire.
Les militants des droits des migrants et des libertés civiles sont ravis de cette décision.
“Alors que de plus en plus de provinces continuent de suivre l’exemple de la Colombie-Britannique en mettant fin à leurs accords de détention d’immigrants avec l’ASFC, il est temps que le premier ministre Justin Trudeau prenne la parole pour abolir complètement cette pratique”, a tweeté la BC Civil Liberties Association.
Plus tôt cette année, la Colombie-Britannique est devenue la première province canadienne à prendre des mesures pour mettre fin à la pratique consistant à héberger des migrants dans des prisons provinciales pour l’ASFC.
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À la mi-septembre, la Nouvelle-Écosse a emboîté le pas, puis l’Alberta.
Les défenseurs qui demandent à Ottawa de mettre fin au logement des Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR) détenus dans les prisons provinciales à travers le Canada y voient le résultat tant attendu de leur lobbying.
« Il y a un an jour pour jour, nous lancions le Campagne #BienvenueAuCanada mettre fin à la détention des immigrants dans les prisons provinciales. Depuis lors, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’Alberta ont annulé les contrats de détention avec l’ASFC », a tweeté Samer Muscati, directeur associé de la division des droits des personnes handicapées de Human Rights Watch, avant la décision du Manitoba.
“Il est temps que le gouvernement fédéral annule le reste.”
Le gouvernement provincial de l’Alberta et du Manitoba n’a pas encore confirmé ou nié qu’il envisage ou a déjà annulé son contrat avec l’ASFC, comme l’a rapporté Nouvelles de Radio-Canada.
Les dernières données de l’ASFC montrent que 3 668 migrants ont été détenus au Canada au cours de l’année qui s’est terminée le 31 mars 2022.
La tendance au quatrième trimestre de cette année – les trois premiers mois de 2022 – était à la baisse du nombre de détenus par rapport au trimestre précédent, les trois derniers mois de 2021.
Le nombre de migrants détenus a chuté mais devrait augmenter à nouveau à mesure que l’immigration décolle
« Le nombre d’entrées de ressortissants étrangers au Canada a diminué de 18 % au quatrième trimestre de 2021 à 2022 par rapport au troisième trimestre », note l’ASFC sur son site Internet. “Le nombre de détentions a également diminué de près de 2%, passant de 1 232 à 1 211 (au cours de ce trimestre).”
Cette tendance à la baisse à court terme est cependant quelque peu trompeuse.
En raison des restrictions de voyage de Covid-19, il y a un peu de bégaiement dans les chiffres, et le nombre de migrants détenus est toujours inférieur aux chiffres d’avant la pandémie.
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«Le nombre de détentions (du quatrième trimestre de 2021 à 2022) est toujours inférieur de 43% à celui du quatrième trimestre de 2019 … le dernier trimestre pré-pandémique», note l’ASFC.
Mais avec le retour des voyages internationaux et le Canada établissant maintenant des records pour ses niveaux élevés d’immigration, l’ASFC s’attend à ce que le nombre de migrants détenus remonte à la hausse.
« Alors que les restrictions de voyage liées à la pandémie continuent de s’assouplir, le nombre d’entrées de ressortissants étrangers au Canada continue d’augmenter », note l’ASFC.
“Conformément aux tendances observées dans le passé, cela conduira à une augmentation potentielle du nombre de détentions.”
Les provinces les plus peuplées du Canada hébergent également le plus de détenus dans leurs prisons
L’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique sont les trois provinces qui comptent le plus grand nombre de migrants détenus.
Personnes détenues triées par province pour l’année 2021-2022 qui s’est terminée le 31 mars 2022 | ||||
Province | Premier quart | Deuxième quartier | Troisième quart | Quatrième trimestre |
Alberta | 57 | 57 | 69 | 62 |
Colombie britannique | 134 | 138 | 270 | 238 |
Manitoba | 5 | sept | 9 | 8 |
Nouveau-Brunswick | 3 | 1 | 9 | 9 |
Terre-Neuve-et-Labrador | 3 | 2 | 3 | 3 |
Territoires du nord-ouest | 1 | 0 | 0 | 0 |
Nouvelle-Écosse | 6 | 5 | 3 | 3 |
Ontario | 289 | 310 | 576 | 581 |
Île-du-Prince-Édouard | 0 | 1 | 0 | 0 |
Québec | 98 | 106 | 293 | 301 |
Saskatchewan | 6 | 6 | 6 | sept |
Yukon | 1 | 0 | 0 | 1 |
Noter: Le nombre total de personnes détenues par la province, lorsqu’il est additionné, est supérieur au nombre total de personnes détenues dans ce trimestre, car les personnes peuvent être transférées entre les provinces pendant leur détention. Dans ce cas, ils sont comptés deux fois. |
Le Canada détient des migrants en détention pour sept motifs :
- Examen. Si un agent considère qu’il est nécessaire d’obtenir plus d’informations d’un migrant pour effectuer un examen, cette personne peut être détenue pour permettre à l’agent de le faire. Un examen peut être aussi simple que quelques questions, mais peut également inclure un examen des effets personnels de la personne, un interrogatoire plus approfondi ou des recherches personnelles ;
- Soupçon de grande criminalité, délinquance ou criminalité organisée ;
- Soupçon d’irrecevabilité pour des raisons de sécurité ;
- Soupçon d’irrecevabilité pour violation des droits humains/internationaux ;
- Identité. Si un agent n’est pas en mesure de vérifier l’identité d’une personne, cette personne peut être détenue ;
- Danger pour le public, ou ;
- Peu probable d’apparaître. Une personne peut être détenue si un agent croit qu’il est peu probable qu’elle se présente à l’examen, à une enquête, au renvoi du Canada ou à une procédure qui pourrait mener à la prise d’une mesure de renvoi.