May 28, 2023

Pourquoi les immigrants approuvés par la province sont libres de déménager n’importe où au Canada





2020-03-09 – Quelles sont les obligations d’un nouvel immigrant arrivant au Canada via un programme d’immigration provincial pour s’établir et vivre réellement dans cette province?

Quelle est l’implication lorsqu’une province émet une approbation pour qu’un nouvel arrivant s’installe dans sa province?

Pour répondre à ces questions, il est d’abord important de comprendre comment le gouvernement fédéral du Canada et ses provinces se partagent le pouvoir en matière d’immigration.

Le droit de légiférer dans le domaine de l’immigration au Canada est partagé à parts égales entre le gouvernement fédéral et les provinces, à l’exception du Québec.

Le gouvernement du Québec a acquis le droit exclusif d’établir ses propres politiques et programmes en 1981.

Cependant, toutes les provinces et tous les territoires ont mis en place leurs propres programmes de sélection des immigrants.

De plus en plus de candidats présentent une demande d’admission au Canada en vertu d’un Programme des candidatures provinciales (PNP) ou via Québec.

Que dit la Charte canadienne sur la mobilité des résidents permanents ?

L’article 6 de la Charte canadienne des droits et libertés donne aux résidents permanents et aux citoyens canadiens le droit de vivre et de travailler dans n’importe quelle province du Canada.

Que dit la section 6 sur la mobilité ?

(1) Tout citoyen du Canada a le droit d’entrer, de rester et de sortir du Canada.

(2) Tout citoyen du Canada et toute personne qui a le statut de résident permanent du Canada a le droit :

    • déménager et établir sa résidence dans n’importe quelle province; et
    • chercher à gagner sa vie dans n’importe quelle province.

Comment les droits à la mobilité s’appliquent-ils à l’immigration ?

En matière d’immigration, l’implication de l’article 6 et des droits à la mobilité en vertu de la Charte est importante. Mais ces droits ne commencent réellement qu’une fois que la résidence permanente a été établie.

Une fois qu’une province a sélectionné un demandeur, le gouvernement fédéral Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) supervisera les questions d’admissibilité, y compris la santé et la sécurité.

À l’atterrissage à un point d’entrée (POE) au Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada assurera également l’admissibilité, notamment en vérifiant la véracité des intentions du demandeur de résider dans une province donnée.

Alinéa 87(2)b) de la Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés (IRPR) précise qu’un ressortissant étranger est membre de la catégorie PCP s’il a l’intention de résider dans la province qui l’a nommé.

Après avoir obtenu la résidence permanente et s’être présenté à un point d’entrée pour l’admission au Canada, une fois admis, rien ne peut s’interposer entre les droits de mobilité d’un demandeur en vertu de la Charte de vivre et de travailler n’importe où au Canada.

Il reste aux provinces qui cherchent à attirer de nouveaux arrivants dans le cadre de leurs PCP à créer les bonnes conditions pour attirer et surtout retenir les immigrants.

Comment les provinces sont-elles utilisées comme porte dérobée vers le Canada?

Cela a été un défi permanent pour certaines des provinces utilisées par les candidats potentiels, qui ne sont pas autrement admissibles à l’admission en vertu de la Programme fédéral des travailleurs qualifiéscomme une « porte d’entrée » au Canada.

En effet, cela a été un sérieux défi pour le Québec qui a le pouvoir direct de sélectionner les immigrants économiques représentant environ 20 pour cent du total des admissions au Canada. C’est de loin le meilleur de toutes les provinces.

Historiquement, et comme le confirment les données empiriques, la province de Québec ne retient qu’une fraction des candidats qu’elle approuve réellement.

De nombreux demandeurs décident souvent de renoncer à leur intention initiale de s’établir au Québec et choisissent de s’établir ailleurs.

C’est notamment le cas sous la Programme Immigrants Investisseurs du Québec (QIIP) qui a dominé le marché canadien de l’immigration basée sur l’investissement.

Pour les autres provinces, y compris Manitoba, Saskatchewan, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard qui font la promotion de leurs propres programmes de travailleurs qualifiés, la rétention des immigrants demeure un défi constant pour les décideurs provinciaux.


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Pourquoi les candidats doivent montrer leur intention de s’établir dans une province

  1. Les candidats postulant via un PNP doivent maintenir la conformité avec le programme et la véracité du processus de candidature. L’intention de s’établir dans une province dans le cadre d’un programme d’immigration doit être clairement présente au moment de l’établissement.
  1. Dans le cas des personnes dont les indications au point d’entrée indiquent qu’elles n’a plus l’intention de résider dans la province ou le territoire de désignation, ils peuvent être déclarés en vertu du paragraphe L44(1) pour non-conformité à l’alinéa 87(2)b) du RIPR.
  1. Au pire, s’il devient évident qu’une personne n’a jamais eu l’intention de résider dans la province ou le territoire de candidature, cela pourrait donner lieu à une allégation de fausse déclaration, conformément à l’alinéa 40(1)a) de la LIPR.

Pourquoi les néo-Canadiens sont confrontés à un exercice d’équilibre prudent

Les règles de résidence de 730 jours du Canada sont parmi les plus flexibles au monde. Les demandeurs peuvent théoriquement quitter le Canada peu de temps après être devenus résidents permanents pour une période pouvant aller jusqu’à 3 ans tout en conservant leur résidence permanente au Canada pendant une longue période d’absence.

Un résident permanent canadien bénéficie ainsi de la protection de l’article 6 de la Charte pour changer d’avis sur l’endroit où il veut vivre et travailler au Canada.

Il n’y a aucun obstacle ou formalité pour que les Canadiens changent de province de résidence une fois que la résidence permanente a été fermement établie. Les responsables gouvernementaux de l’immigration aux niveaux fédéral et provincial sont bien conscients de ce dilemme.

Les programmes d’immigration provinciaux deviennent de plus en plus des points d’entrée attrayants pour les nouveaux arrivants au Canada. Les provinces sont également confrontées à des défis croissants pour choisir et retenir correctement les immigrants.

Les demandeurs qui envisagent un projet d’immigration au Canada dans le cadre des programmes provinciaux doivent le faire tout en équilibrant soigneusement leurs droits légaux accordés par l’article 6 de la Charte et les obligations légales imposées en vertu de la Loi sur l’immigration.

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